Cette fois, l’on n’aura pas attendu le 3 décembre pour mettre en lumière les personnes en situation de handicap en général, et les femmes et filles en particulier.
Projeté à l’Institut Français du Cameroun en ce mois de Mars, le documentaire poignant « Les Oubliées », qui se situe dans la continuité du projet « Une femme, une fille comme toutes les autres » initié par HandiFiers, a suscité une forte vague d’émotions parmi les spectateurs présents. Produit par l’Association Handicapés et Fiers avec le soutien d’Urgent Action Fund Africa et l’accompagnement de la plateforme GenEgaliteECCAS, ce film raconté par Ulrich Takam et réalisé par une équipe engagée chapeautée par Richard Onanena met en lumière les défis auxquels sont confrontées les femmes et filles en situation de handicap dans la société camerounaise. Si un accent particulier a été mis sur les droits sexuels et reproductifs, ce documentaire a également permis de mettre en évidence l’intersectionnalité qui existe entre des problématiques clés auxquelles les femmes et filles en situation de handicap continuent d’être confrontées.
Lors de cette projection, le public a été profondément touché par les témoignages poignants des différentes intervenantes qui ont eu le courage de partager leur histoire et de briser le silence. Les spectateurs ont ainsi pu être confrontés à la réalité brutale de ces femmes oubliées par la société, souvent condamnées à vivre avec le poids des préjugés, du rejet, de la stigmatisation, de la différence. Au-delà de l’émotion, la projection du film documentaire « Les Oubliées » à l’IFC de Yaoundé a également permis de sensibiliser le public sur l’importance d’inclure la spécificité des besoins des personnes en situation de handicap en général et des femmes et filles en particulier dans les programmes, actions et politiques. Véritable appel à conscience, il prône un profond changement de mentalités par la voix d’Ulrich Takam qui incarne ce modèle de masculinité positive dont la société a besoin afin que les femmes et filles en situation de handicap soient traitées et considérées comme des femmes à part entière, et qui de ce fait ont les mêmes droits au respect et à la dignité.
Modérés par Sophie ARAM, les débats qui ont précédé cette projection ont permis de mettre en lumière la nécessité d’une véritable volonté politique pour mettre fin à l’exclusion des femmes et filles en situation de handicap, et parvenir à une réelle inclusion à tous les niveaux de la société. Les débats qui ont suivi la projection ont quant à eux permis de mettre en lumière l’urgence d’agir ensemble pour amplifier la voix des femmes et filles en situation de handicap. À l’ère de l’égalité des chances et des droits, il serait en effet utopique d’y croire si certaines catégories, en l’occurrence les femmes et filles porteuses de handicap, continuent d’être oubliées, ceci même par les associations, mouvements et personnes qui luttent pour les droits des femmes.
C’est sur une belle note d’espoir qu’a su faire naitre le réalisateur Richard Onanena que cette première projection au Cameroun s’est achevée, d’autres diffusions du devant avoir lieu très prochainement dans d’autres villes du pays avec pour principal objectif celui d’atteindre ceux qui détiennent le pouvoir de faire changer les choses.